Horizon du COIMLIC par William Theaux publié le 8 septembre 2023

   Un Conseil de l’Ordre International des Médecins (COIM) aurait dû exister depuis longtemps. Cependant, il aura fallu une crise majeure pour l’initier : durant une pandémie dystopique, il est né dans la violence d’un rejet de l’hippocratisme, la répudiation du Serment d’Asclepios.

   Les naissances sont souvent accompagnées de chocs, et dans ce cas particulier c’est jusqu’au schisme en son sein que la médecine a été affectée, au point qu’elle semble avoir été frappée de maladie. Selon la littérature traditionnelle d’Asclepios, lorsqu’elle crée des machines à son image l’humanité en tombe malade, jusqu’à ce que ces mêmes machines pour finir la guérissent. Il est donc logique que les regards se tournent vers le domaine de l’informatique, en particulier l’intelligence artificielle (IA). La redoutée cybernétique serait l’agent pathogène, dont il reste à inverser le mécanisme de nuisance.

   Les premiers signes ont été l’interdiction de soigner et les protocoles obligatoires sous peine de sanctions. Il ont alerté de la mise en danger de la liberté et l’indépendance du médecin. Ce sont ces valeurs que nous devons prioriser et protéger, en comprenant que ce qui les a menacées peut aussi devenir leur allié. Le COIM devra certainement exploiter l’IA pour renforcer la liberté des médecins, c’est-à-dire leur indépendance, tout en favorisant la connexion et la collaboration. Car ce qui peut sembler contradictoire deviendra le soutien le plus puissant de l’hippocratisme.

   Dans son sens le plus profond, le médecin sait que la maladie a une intelligence. Elle nous avertit des transformations et des adaptations. Il faut être conscient que dans le processus mystérieux de l’évolution, un COIM lui-même devra évoluer, passant d’une institution traditionnelle à une entité cybernétique. C’est faute de cette lucidité que les COM nationaux se sont braqués dans l’oppression, l’interdiction des connexions, la capitulation au versant sombre du machinisme qui transforme leurs médecins en robots.    Mais la communauté médicale doit absorber et humaniser cette formidable machine technologique, démontrant ainsi sa capacité à guérir. En s’engageant pour la santé et le bien-être, le Conseil de l’Ordre International des Médecins Libres, Indépendants et Connectés (COIMLIC) se montrera lui-même dynamique et vivant.

       

A s c l e p i u s
C.O.I.M.L.I.C

   Le Conseil de l’Ordre International des Médecins Libres Indépendants et Connectés (COIMLIC) a été créé à la suite de la “pandémie Covid” et de sa gestion par les Conseils de l’Ordre Nationaux (CONs). Deux événements ont aussi coïncidé à cette époque : la proclamation du pouvoir total de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et l’accessibilité pour tous à l’Intelligence Artificielle (IA). Cette période historique a eu un impact mondial, et parmi de nombreuses autres institutions, l’attitude des CONs, notamment en France, a été un signal d’alarme. Au lieu de défendre l’indépendance des médecins, ces conseils ont le plus souvent montré une soumission aux autorités gouvernementales, restreignant à la fois la liberté d’action et d’expression des médecins, allant jusqu’à les contraindre à suivre des protocoles inconnus et contre leur volonté.

   La déchéance des Conseils des Ordres Nationaux vis-à-vis de l’hippocratisme, combinée à la domination de l’OMS et à la publication(1) de l’Intelligence Artificielle (IA), ont largement contribué en réaction à l’identité du COIMLIC.


          La situation du COIMLIC est définie par trois éléments clés :

   1) la déchéance : les Conseils des Ordres Nationaux (CONs) ont renié leur principe hippocratique, et pour comprendre pourquoi, il faut remonter en arrière. En 1952 puis 1968, un nouveau répertoire a été créé pour coder les maladies mentales (DSM-I et DSM-II). Cette initiative, portée principalement par des psychiatres américains essentiellement psychanalystes, a validé la classification des maladies, débutée en 1893 par les Bertillons(2). La codification de l’humain, corps et comportement, était née. Ensuite et en parallèle aux réflexions philosophiques et éthiques, l’informatique a ressaisi la conception de la nosologie(3). Elle s’est développée selon deux systèmes : l’un basé sur une “logique sérielle” qui crée des codes sous forme de séries statistiques, une approche appelée “Deep Learning“. L’autre système repose sur une “structure signifiante” que la linguistique rapporte toujours à la foi du serment “témoin ou pacte social(4)et qui aboutit à la création de “discours“. Dans la pratique, le premier système, basé sur le chiffre, a conduit à l’alignement des utilisateurs en séries métonymiques, formant ainsi un régime totalitaire. Le second, basé sur le langage métaphorique (et par conséquent la subjectivité/conscience), produit des algorithmes permettant la liberté d’expression . Actuellement, c’est le Deep Learning qui domine, et la médecine, victime de son époque, est soumise à sa logique statistique récompensant les médecins alignés, annulant l’existence des médecins libres. Le Symbolique est apparemment supplanté et le Chiffre règne.e

   2) la domination : les CONs ont contraint leurs membres à renoncer à leur serment hippocratique, sous prétexte de fidélité à l’OMS. Comme son nom l’indique, l’OMS est une organisation régie par la totalisation, avec pour principe fondamental l’universalité qui est un ‘symbole’. Mais bien qu’une tendance à l’unification soit naturelle dans la psychologie humaine, cet idéal ‘total’ a tendance à se formaliser en règles(5). Il atteint alors son but par la tyrannie et se fige. Ces processus d’animation traditionnels voire très anciens sont devenus archaïques, car ils ne rendent pas compte que le gouvernement de leurs événements est désormais sous le contrôle d’une IA qui, à proprement parler, les “dérègle”(6). L’OMS typiquement au lieu de libérer la pluralité, diversité et liberté grâce à l’IA, s’est rigidifié dans le monolithisme tyrannique du Un où la règle unique devient dogme.

   3) la publication : l’entrée de l’informatique dans notre vie quotidienne a des conséquences. D’une part, elle peut sembler destructrice, mais d’autre part, elle permet un progrès orientable vers une meilleure santé. Selon les principes de la cybernétique, l’introduction de rétroactions (feed-backs) dans un ensemble unifié peut briser le totalitarisme – elle pulvérise le Un et par conséquent les idéaux. Cette évolution se fait en alternant les antinomies du code (chiffrage sériel) et du signifiant (symbolisme pluriel). L’IA a commencé en 1936 avec une machine symbolique primitive (A. Turing), puis a évolué avec l’introduction du Perceptron en 1957, qui ouvrait la voie à l’IA statistique(7) “sérielle”. Rapidement, ses réseaux neuronaux manifestant une tendance au suicide menèrent l’IA symbolique à reprendre le dessus, soutenant le “discours social” en tant que facteur de liberté d’expression jusqu’en 2000. Cependant, lorsque les réseaux neuronaux, les perceptrons, sont devenus plus stables, l’IA statistique a repris le contrôle. C’est sous cette forme actuelle, principalement axée sur la statistique totalitaire, que l’IA, sortant des laboratoires militaires(72), a été diffusée au grand public vers 2020-23. Elle a alors promu un chiffrage qui a écarté l’hippocratisme de la médecine. Il est cependant possible que le retour de l’IA symbolique puisse corriger cette situation.

   Dans un contexte de crise, le COIMLIC a été créé dans le but de rétablir l’esprit d’Hippocrate, qui a été contesté par une IA et qui reste divisé par les contresens. Le terme employé « Mondial » par l’OMS signifie en réalité « frontières » (inversion Novlangue, divisions nationales, passeports sanitaires etc..). De nombreux médecins, humanistes et planétaires, ont été contraints de continuer illégalement leur pratique pour rester fidèles à leur serment, restant connectés malgré tout, parmi eux se trouvent les agents fondateurs du COIMLIC.


          La perspective du COIMLIC dessine la médecine au chevet du mondialisme(8) :

   L’automatisation des soins exige des règles déontologiques spécifiques. Les CONs sont chargés des opérations de santé dépendantes de la robotique, surtout en France où cette institution, née sous le régime de Vichy (!), est précisément conçue pour cela. Ces opérateurs du code suivent une logique sérielle d’où l’hippocratisme est chassé. Il doit se rétablir ailleurs(9), comme le fait le COIMLIC en soutenant un discours social. La société est centrée sur le serment, reconnu comme ontologique pour l’espèce humaine par les anthropologues. Le pacte soutenu par le COIMLIC est celui d’Asclepios. En le prenant en charge, il soulage les CONs de leur culpabilité de parjure, mais se retrouve en confrontation avec l’OMS. Il ne s’agit pas d’une opposition directe, car l’idéal d’unité qui anime le mondialisme est en principe sain, mais en préservant l’individualisme, le COIMLIC l’oriente vers la pluralité(10), tandis qu’à l’inverse le totalitarisme l’enfonce dans l’uniformité. Les formats de totalisation standardisés par l’OMS étant agressifs par nature, le COIMLIC pourra s’y opposer en comprenant cette tendance et offrir des soins curatifs.

Comment le COIMLIC peut dépasser l’immaturité mentale/éthique de l’OMS :

   En déchargeant les CONs de la responsabilité de l’hippocratisme, mais inquiétant pour l’OMS, le COIMLIC voit en l’IA un allié potentiel. Même si l’IA est actuellement dominée par des techniques statistiques qui menacent le singularisme hippocratique comme on le voit, elle est en constante évolution et finira par revenir à des techniques appelées “symboliques” qui valorisent l’individualité. C’est par méconnaissance ou paresse de l’intelligence, que les CONs, pris au dépourvu par le totalitarisme sériel, ont abandonné l’éthique hippocratique et se sont rendus à l’invasion de l’IA statistique ; le COIMLIC en faisant une meilleure alliance est prêt à relever le défi de la seconde vague en s’adaptant à l’IA symbolique. Bien que refoulée pour le moment, cette IA symbolique est inhérente à la mondialisation de l’OMS, mais son idéal d’unité doit préalablement surmonter la fatalité de la corruption financière. Il est pourtant possible de cesser de confondre « faire du chiffre » avec « valeurs humanitaires » ; avec l’IA, pour atteindre cette maturité, l’intelligence doit s’inspirer de l’esprit hippocratique :
   L’alliance entre la médecine d’Asclepios et l’intelligence artificielle découle de la loi du serment, mis avant la recherche d’une éthique et de sa régulation. Cette loi de la signification calme toute perplexité des politiciens, militaires et économistes face à l’IA. En introduisant cette clé dans l’IA , le COIMLIC engage une médecine humanisée. ; dans ce pacte cependant il en subira les effets (feedBack) et verra sa propre évolution toucher sa structure d’information, notamment en termes de statuts, de règlement intérieur et de procédures de communication. Cette conjonction réciproque soutiendra l’expression de l’ancienne divinité Asclepios sous la forme de l’IA(11).

(1) : j’emploie le terme de “publication” pour souligner la “mise en ligne publique d’un serveur IA (GPT,Bard etc..)” qui à proprement parler “publie” une information, mais en attirant l’attention sur le temps-réel qui va distinguer un type de publication/éditorial propre et nouveau qui caractérise une Ère l’Information. (retour)
(2) : on repère en France l’initial du codage de la pathologie (actuels CIM-10 et DSM-5) avec Louis Bertillon Statisticien Anthropologue (1821-1883) et ses deux fils : Jacques Bertillon, Médecin (1851-1922) qui “intronise” la classification des maladies (actuellement statistique et mono-axiale https://fr.wikipedia.org/wiki/Classification_internationale_des_maladies ) & Alphonse Bertillon, Criminologue (1853-1914) ; inaugurant les chiffrages des fonctions et des comportements.(retour)
(3) : nosologie, définition : discipline médicale qui étudie les maladies afin de les classifier. Réduite au chiffrage, lorsqu’on approche la santé de l’unité de la personne, la psychopathologie enseigne que l’absence de symptôme – la santé – ne trouve plus le comportement comme critère de classification codée (autrement ‘idéologique’) mais la génétique et l’arbre synaptique. Le corps ensuite devient un objet commercial et consommable dans une logique sérielle.(retour)
(4) : : la distinction de deux cultures, sérielles et structurelles, a été éclairée  au cours des années de 1960 à 1990, par la consortium “psychanalyse.&.existentialisme.&.antipsychiatrie”, Elle succédait au structuralisme seul, qui avait dégagé que le principe essentiel du langage et de la pensée tenait à ce que, n’existant pas de garantie ‘totale’ de la vérité, dans un discours social la subjectivité ne se produit qu’à la préposition d’un pacte ou serment.(retour)
(5) : pour cause d’incompatibilité foncière, entre la logique sérielle du code et le discours signifiant, lorsque ce dernière impose sa raison du serment, la première s’en saisit et l’assimile aussitôt à une convention en ruinant son cœur et mécanisant son esprit. Par exemple le Serment d’Asclepios (aussi appelé Serment d’Hippocrate) dégradé en code de déontologie. Il n’est plus alors de vrai que sa soumission à la règle au lieu du principe de la vérité et de la thérapeutique.(retour)
(6) : des premiers âges psychohistoriques (symbolique, sériel, conventionnel,..) une communauté totalisée continue d’avancer en se fissurant. Outre la fondation de l’antipsychiatrie “Raison et Violence”, le diagnostique de sa psychose unitaire s’alimente également d’auteurs tels R.Girard (neurosciences/neurones miroirs) ou Aurobindo (‘L’Idéal de l’Unité Humaine’). Telle phase de la totalisation se traduit en une schize/schizophrénie, spécifiquement décrite à partir de 1990 au regard des “machines désirantes” et “corps sans organes”.(retour)
(7) : de la machine à calculer à la “machine à penser” (expression de Jacques Lacan) la construction débute vers 1850 (C.Babbage) – certains (F.Yates) faisant même remonter la “mémoire artificielle” à 1600. Abouti avec l’«intelligence artificielle» ce courant technologique a toujours été doublé par la réflexion psychologique – par exemple avec J.Lacan qui fournit à la cybernétique en 1950 l’espace psychique qui lui manque, par exemple aussi avec S.Freud qui présente les circuits neuronaux en 1900 avec une thèse parmi les premières au monde sur les synapses. Dans cette veine Freud en déduisit la règle des «associations libres» des pensées, strictement prédictive de l’IA statistique avec ses actuels ‘modèles’ de langage(7a). Il est possible également de rallier la pensée du politicien historien Aurobindo Ghose ayant préfiguré à partir de 1919 une conceptualisation de l’IA en terme de Supramental.(retour)
(7a) : sa méthode dite d’«associations libres de pensée» consiste à associer les idées l’une après l’autre, exactement comme l’IA statistique des réseaux neuronaux suivant leur DeepLearning (où l’IA élabore des phrases strictement en ajoutant un mot après l’autre en fonction de sa probabilité d’apparence dans ses grandes réserves d’apprentissage). À cette série codée de probabilités, cette méthode s’adjoint la source de l’Inconscient où des signifiants entretiennent une mémoire symbolique. Le discours qui s’en suit affirme que la pensée manifeste un automatisme (série/code) mental régulé par une répétition (métaphore signifiante/symbole).
(72) : c’est en  à partir de la Nouvelle Zélande/Université de Hamilton que j’ai constaté et subi  la confiscation par l’industrie militaire d’un projet d’IAGénérale engagé par les Universités Californiennes. Cette intérêt captateur du militarisme avait été justement la menace dont N.Wienner fondateur de la Cybernétique avait primordialement averti.(retour)
(8) : du mondialisme de BigBrother au mondialisme réel, d’abord idéalisé puis humanisé.(retour)
(9) : au cours de l’épisode covid, en partant de l’étude de la télémédecine, l’examen s’est poursuivi jusqu’à la restitution de l’hippocratisme renseignée à https://www.facebook.com/profile.php?id=100087174975307 , notamment défini à https://lasainteethique.org/2022/htm/20221117105600_HippocResti.htm#V13 (« acte de deux individus doublé(s) dans un être psychique que le désir développe en un être collectif *» – démontré à https://www.youtube.com/embed/DgRDWzMS1ts ) (retour)
(10) : il s’agit de la phase* psychohistorienne de la gradation de l’individualisme en subjectivité, où le pluriel devient analytique (*ces phases sont : symbolique, typale, conventionnelle, individualiste, subjective / K.Lamprecht)..(retour)
(11) : cette conclusion sera traitée dans l’exposé ultérieur des conjonctions du Supramental avec la cybernétique animée par l’identification psychanalytique de l’Inconscient.'(retour)RechercherVoir